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Le 12 février dernier, Jennifer, bénévole auprès de la mission Accompagnements de Réfugiés, a reçu la médaille de l’accompagnant, remise par Monsieur Philippe Goujon, maire du 15e arrondissement de Paris et l’association PAMDPH. Cette distinction est décernée aux personnes qui apportent leur soutien aux personnes en situation de handicap. C’est une belle reconnaissance pour Jennifer et toute l’équipe des bénévoles, qui se mobilisent pour apporter aide et réconfort aux réfugiés ! Découvrez le portrait de cette accompagnatrice au grand cœur :
"J'ai passé ma scolarité dans le Sud-Ouest de la France. A l'âge de 17 ans j'ai passé mon brevet de pilote planneur et à 18 ans ma licence de pilote privé avion. Mon père qui était pilote privé avion et planneur m'a transmis sa passion de l'aviation.
Puis j'ai vécu 3 ans en Angleterre pour passer mes "A" levels à coté de Londres d'où mon père était originaire.
De retour en France c'est tout naturellement que j'ai intégré l'Institut Aéronautique Amaury de la Grange pour y suivre une formation "d'opérations aériennes " suivi d'un stage à Orly. Après ce stage j'ai été recrutée par la compagnie nationale d'Arabie Saoudite qui a cette époque montait l'escale de Roissy avec des anciens de la Pan am. Et là il a fallu que je passe mon permis de conduire, permis que mon père avait toujours refusé que je le passe car c'était beaucoup trop dangereux à ses yeux par rapport à l'aviation !
J'ai été recrutée en tant que "loadmaster" (chargement et devis de poids) pour les vols réguliers passagers, les vols tout cargo et les vols privées de la famille royale saoudienne au Bourget et quelques escales extérieures.
J'ai passé presque 40 ans à la Saudia.
Un jour où j'étais au comptoir de la Saudia, j'ai rencontré une accompagnatrice d'enfant malades qui se faisait enregistrer au comptoir de la Kenya Airways qui était juste à coté de notre comptoir. J'ai été très émue et touchée par ce qu'elle faisait. Elle m'a donné le contact d'Aviation Sans Frontières à Orly et quelques mois plus tard, une fois à la retraite c'est tout naturellement que j'ai contacté l'association. Malheureusement, n'ayant pas le droit aux GP réservés sur Air France je ne pouvais pas faire de missions pour les enfants malades mais on m'a orientée vers Jean Claude Gérin alors en charge des Accompagnements de Réfugiés. Je l'ai contacté et nous sommes restés très longuement au téléphone. Très émue par notre conversation et entendant toutes les missions qu'il avait faites, c'est tout naturellement que je me suis inscrite !
Voir la misère de tous ces peuples qui meurent de faim sans aucun espoir de s'en sortir est insupportable. Si je peux un tant soit peu faire quelque chose, je me sentirais un peu moins inutile et indifférente, et cela me permet de sensibiliser mon entourage qui n'est par forcément conscient de tout ce qui se passe dans ces pays si déshérités.
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Si je peux un tant soit peu faire quelque chose, je me sentirais un peu moins inutile et indifférente, et cela me permet de sensibiliser mon entourage qui n'est par forcément conscient de tout ce qui se passe dans ces pays si déshérités.
Une anecdote ?
"J'avais rendez vous à l'aéroport d'Addis-Abeba pour le convoyage de dame âgée de 70 ans qui était presque totalement sourde, aveugle et handicapée avec pour destination Minneapolis via l'aéroport d'O'Hare à Chicago. Puis on m'a rajouté des jumeaux de 14 ans, un garçon et une fille, qui devaient partir de toute urgence. J'appris plus tard qu'ils avaient été récupérés sur le bord d'une route. Ils étaient orphelins et n'avaient aucun bagage, strictement rien. J'ai demandé une chaise roulante pour la dame handicapée. A ma grande surprise, la jeune fille a tenu à s'occuper de la dame handicapée. A bord de l'avion, elle la faisait manger, lui essuyait la bouche, l'embrassait, la réconfortait en lui parlant tout le temps du voyage, la prenait dans ses bras. De temps en temps elle lui essuyait les yeux qui avec l'air sec de la cabine, coulaient constamment. C'était très, très touchant. A Chicago, il a fallu nous séparer car la dame âgée et moi même continuions sur Minneapolis. Elles se sont embrassées, ont beaucoup pleuré. Je me suis sentie désemparée et remplie d'émotion. Quelle leçon de solidarité, de tendresse et d'amour. Je pense qu'elle a trouvé pour quelques heures une mère de substitution."
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